ƒ L'Intrépidité et Le Courage | Carnet de vie

L'Intrépidité et Le Courage




Je suis un homme de paix. Je crois en la paix. Mais je ne veux pas la paix à tout prix. 

Je ne veux pas le genre de paix que l'on trouve dans une pierre. Je ne veux pas le genre de paix que l'on a dans la tombe. 

Je veux la paix que recèle la poitrine de l'homme qui s'expose aux flèches du monde entier, mais que protège de tout mal le pouvoir du Tout-Puissant.

(...)

Il n’y a jamais de cause de panique...

(...)

Tous ceux qui lisent la Gîtâ savent que l’intrépidité figure en tête de la liste des Attributs divins énumérés au seizième chapitre.

Je ne suis pas en mesure de dire si cela est dû aux exigences de la versification ou si c’est avec intention que l’auteur attribue à l’intrépidité la place d’honneur.

À mon avis néanmoins, elle mérite largement la première place qui lui est assignée, car elle est indispensable pour le développement des autres qualités nobles.




Comment sans intrépidité peut-on chercher la Vérité ou chérir l’Amour ?

Comme le dit Pritam (1), le sentier qui mène à Hari « le Seigneur » est le sentier du brave, non celui des lâches.

Ici, Hari désigne la Vérité, et les braves ne sont pas ceux qui sont armés d’épées, de fusils, etc., ce sont les intrépides.

Seuls ceux que possède la crainte se munissent d’armes.

L’intrépidité révèle que l’individu est libéré de toute crainte extérieure, que ce soit celle de la maladie, des blessures physiques, de la mort, ou celle de perdre ses biens, de perdre les êtres les plus proches et les plus chers, de perdre sa réputation, d’offenser autrui, etc..

Celui qui a vaincu la crainte de la mort n’a pas par la vaincu toutes les autres craintes comme on le suppose communément, mais à tort.

Certains d’entre nous ne redoutent pas la mort, mais fuient devant les petits maux de la vie.

Certains sont prêts à mourir, mais ne peuvent supporter que des êtres chers soient enlevés.

Certains avares supportent tout, et sont prêts à abandonner leur vie, mais pas leurs biens.

D’autres feront n’importe quelles actions sinistres pour maintenir leur soi-disant prestige.

D’autres s’écarteront de la voie droite et étroite qu’ils voient clairement devant eux, simplement parce qu’ils ont peur de se faire blâmer par la société.

Celui qui cherche la Vérité doit surmonter toutes ces craintes.

Il doit être prêt à tout sacrifier pour cette recherche, comme le fit Harishchandra.

L’histoire de Harishchandra peut n’être qu’une parabole, mais tous ceux qui cherchent savent, par leur propre expérience, qu’elle est vraie ; et par conséquent elle a autant de valeur que n’importe quel fait historique.

L’intrépidité parfaite ne peut être atteinte que par celui qui a réalisé le Suprême, car cela implique qu’il est libéré de l’illusion des mirages.

On peut toujours se rapprocher de ce but si l’on fait un effort décidé et persévérant, et si l’on entretient la confiance en soi.



Comme je l’ai dit dès le début, il faut nous débarrasser de toute crainte extérieure. Mais il faut toujours craindre les ennemis Intérieurs.

Nous avons raison de redouter la passion bestiale, la colère, etc. Les craintes extérieures cessent d’elles-mêmes, une fois que nous avons triomphé de ces traîtres dans notre camp.

Pour toutes ces craintes, le corps est le centre autour duquel elles évoluent, et par conséquent elles disparaissent dès qu’on s’est libéré de l’attachement pour le corps.

Nous voyons ainsi que toute crainte extérieure est tissée sans aucune base par notre façon de voir les choses.

La crainte n’a point de place dans notre cœur, lorsque nous avons rejeté notre attachement pour la richesse, la famille et le corps.

« Jouis des choses de la terre en y renonçant » est un noble précepte.

La richesse, la famille, le corps, seront là malgré tout ; il nous suffit de modifier notre attitude envers eux.



Tout cela appartient à Dieu, et pas à nous. Absolument rien dans ce monde n’est à nous.

Nous même nous Lui appartenons. Alors pourquoi aurions-nous la moindre anxiété ?

C’est pourquoi l’Upanishad nous donne pour instructions de « renoncer à notre attachement pour les choses dont nous jouissons », Cela signifie que nous devons nous y intéresser non pas comme propriétaires, mais comme gardiens de ce qui nous a été confié.

Celui au nom de qui nous les détenons nous donnera la force et les armes nécessaires pour les défendre contre tous les usurpateurs.

Quand nous cesserons d’être des maîtres, et que nous descendrons au rôle de serviteurs, plus humbles que la poussière que nous foulons, toutes les craintes se dissiperont comme des brumes —

Nous atteindrons la paix ineffable et nous verrons Satyanârâyana « le Dieu de Vérité » face à face.



(1) Poète et Saint Gujarate du XVIIIe siècle, qui écrivit des Chants sacrés.



— Extrait de « Lettres à l’Âshram » —



Gandhi —



Photos : Gandhi - La  Marche du Sel

Morning by *JonoDry


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